Origines et fondation
Les premiers lots sont octroyés dès 1878 sur ce territoire, alors connu sous le nom de Chute aux Iroquois. Ce nom provient d'une légende amérindienne relatant la mort de plusieurs Iroquois dans les rapides de la chute. Cette même année, le canton dans lequel se situe Chute aux Iroquois reçoit le nom de Joly, en l'honneur d'Henri-Gustave Joly, premier ministre du Québec.
Trois ans après la mort du curé Labelle, survenue en 1891, le nom de Chute aux Iroquois est remplacé par Labelle, en hommage à cet ardent défenseur de la colonisation.
Les colons se consacrent alors au défrichage des terres. Pendant des années, l'agriculture, les chantiers de bois et la drave le long de la rivière Rouge seront les principales sources de subsistance pour la population.
Développement et patrimoine
Les colons installés à Chute aux Iroquois traversent la rivière, selon la saison et l’endroit, soit à pied, en raquettes, en traîneau ou en canot. Constatant l’importance croissante de la colonisation, le curé Labelle multiplie les pressions auprès du gouvernement pour faire construire un pont, indispensable pour réunir les deux rives.
En 1879, le premier pont est érigé sur une vaste chaîne de rochers massifs. Il servira de fondation aux ponts subséquents qui enjambent la chute aux Iroquois. Exposé aux intempéries, ce premier pont se détériore rapidement. Dès 1883, des demandes incessantes sont adressées au gouvernement pour entreprendre sa réparation.
Le premier bâtiment public érigé sur le territoire est une chapelle, construite en 1882. L'église, bâtie en 1902, est détruite par un incendie en 1970. En remplacement, un centre communautaire est érigé, abritant une chapelle sous son toit.
En 1883, alors que la paroisse de la Nativité compte 300 âmes, une requête est envoyée au gouvernement pour la reconnaissance légale de la municipalité. Celle-ci devient la Municipalité du canton de Joly. En 1902, les habitants du village décident de former leur propre entité, divisant le village (Municipalité du village de Labelle) du territoire agricole (Municipalité du canton de Joly). Les deux Municipalités seront réunies en 1973 pour former l’actuelle Municipalité de Labelle.
En 1902, trois religieuses de la communauté enseignante des Sœurs Sainte-Croix arrivent à Labelle pour fonder une mission. Le soir même de leur arrivée, un incendie ravage une grande partie du village. Durant les trois années précédant la construction du couvent, ces religieuses ouvrent leur première classe dans leur maison. En 1904 débute la construction du couvent, un bâtiment en brique de deux étages coiffés de mansardes, érigé au coût de 13 600 $. Ce couvent devient un important pensionnat pour filles ainsi qu’une école paroissiale mixte accueillant des élèves jusqu’en 9e année.
Modernisation et attraits
En 1899, l’usure et la dangerosité du premier pont obligent les autorités du village à le fermer. Pendant la construction d’un nouveau pont, un traversier muni d’un câble et de poulies assure le transport. Un solide pont de bois couvert est terminé à la fin de l’été de la même année. Ce dernier a été remplacé en 1945, puis de nouveau en 2016.
Le 26 octobre 1893, le premier train arrive à Labelle, marquant un tournant pour le transport des passagers et des marchandises. Pendant onze ans, Labelle est le terminus de la ligne ferroviaire et une voie de triage et d’aiguillage pour les trains. La gare, démontrant des signes d'usure et d'insalubrité, est remplacé par un nouveau bâtiment plus spacieux, construit en 1924.
Bien que le train cesse de circuler en 1985, la gare est conservée comme attrait touristique, et la voie ferrée devient un parc linéaire, accueillant cyclistes l’été et motoneigistes l’hiver. Les vestiges du Parc des Cheminots, quant à eux, révèlent les précieuses fondations des infrastructures ferroviaires, de cette époque où le train était le principal moyen de transport de personnes et de marchandises.
Activités et nature
Labelle est un carrefour pour les amateurs de plein air. La rivière Rouge, idéale pour le canot et le kayak, et les nombreux lacs environnants offrent des activités nautiques et de pêche. Le P’tit Train du Nord, les sentiers pédestres, les pistes de motoneige et de ski de fond attirent les passionnés de nature.
De plus, Labelle est situé à moins de 30 minutes de la porte d’entrée des réserves fauniques Rouge-Matawin et Papineau-Labelle, ainsi que du parc national du Mont-Tremblant.